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Evénements

29/01/2024
L'association Notre-Dame de Banelle vous présente ses meilleurs vœux pour cette année 2024, année qui sera riche en événements et surprises, restez à l'écoute...
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Rendez-vous

Tous les jours - Ouverture du sanctuaire de 9h à 18h
Mardi - Reprise des messes de semaine les mardis dans l'église Notre Dame de Banelle, pour respecter la distanciation physique
Lundi - Prières des mères à 9h30
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Origines de la « Dévotion » de Banelle

Quand on veut assigner une date certaine à « l'éclosion de la dévotion de Banelle » et déterminer « le fait » qui lui donna naissance, on se trouve en présence d'une double tradition, dont la première semble inspirée davantage par l'inspiration populaire, incomplètement renseignée sur les circonstances réelles de l'invention de la Pieta, tandis que la seconde appartient plutôt à l'époque historique du sujet.
1. La tradition locale ferait remonter l'origine de la dévotion à Notre-Dame, à l'époque du moyen âge. Voici les faits merveilleux qu'elle rapporte, tels qu'on les trouve consignés dans l'ouvrage Les Sanctuaires de Marie de M. l'abbé Boudant, ancien curé de Chantelle :
Le sire de Lyonne envoya, un jour, plusieurs de ses serfs abattre quelques arbres dans la forêt voisine. Le premier qui s'offrit à leur vue, sur la lisière du bois, était un ormeau. L'un des serviteurs lève sa hache et s'apprête à frapper ; mais l'instrument se brise avant même d'avoir touché l'arbre. Le manant s'emporte et blasphème. Un autre essaie à son tour, même résultat et même fureur. Enfin un troisième, d'un bras vigoureux, brandit aussi sa cognée et veut à tout prix, avoir raison du tronc rebelle. Mais le fer lui échappe des mains. Etonnés, les ouvriers lèvent les yeux. O merveille ! ils aperçoivent à l'intersection des branches, une magnifique statue de marbre blanc, représentant Notre-Dame de Pitié. Ils s'agenouillent et comprennent tout ce qu'avait de saint cet arbre, qui jusque-là, avait résisté à leurs efforts.
Le plus jeune d'entre eux court alors au manoir raconter au seigneur le prodige arrivé sur ses terres. Celui-ci fait atteler aussitôt ses quatre plus belles mules et part pour la forêt ; mais, au moment d'y entrer, les mules s'arrêtent comme glacées d'effroi.
Profondément ému, le noble châtelain met pied à terre et se dirige vers l'arbre merveilleux, s'agenouille au pied et entonne les litanies de la sainte Vierge, auxquelles tous ses gens répondent.
En même temps un message, où l'on raconte l'évènement, est adressé au prieur d'Escurolles. Le clergé se rend en procession au lieu désigné et rapporte avec respect la statue miraculeuse dans l'église paroissiale.
Mais le lendemain, elle ne s'y trouvait plus. Elle avait regagné la forêt. Plusieurs autres tentatives furent faites, mais en vain, pour la ramener et la retenir dans l'église d'Escurolles. Le lendemain, dès l'aube, on la retrouvait toujours sur son piédestal verdoyant. Prêtres et fidèles comprirent alors qu'il fallait la laisser à la place qu'elle s'était choisie elle-même.
Les principales circonstances de cette légende ont été résumées dans une vieille complainte populaire qui se chantait jadis à Banelle, et dont voici les couplets dans toute leur naïve simplicité :

Venez oyez tous la complainte
De Notre-Dame de Banelle.
Les charpentiers sont dans le bois
Sans que personne le savoit.

Le premier coup qu'ils ont porté
Toutes les cognes se sont cassées
Longtemps cherché ont bien trouvé
La Sainte Vierge tout sacrée

Les plus petits disent aux grands :
Faut aller chercher notre maitre,
Qu'il vienne voir dedans son bois
Le grand miracle qu'est arrivé.

Attelez mes quatre mulets
Mettez-y vivement la selle,
Que j'aille voir dedans mon bois
Le grand miracle qui s'y voit.

Ils furent pas au milieu du bois,
Les quatre mulets sont tombés par terre.
Doucement, Vierge, pardonnez-moi
J'ai cent écus à vous donner.

De tes cent écus je ne veux pas
Je ne veux qu'un petit enfant de cire
Qu'il soit joli, qu'il soit bien fait,
Que dans mon arbre il puisse entrer

Qu'on m'amène tous les boiteux
Tous les boiteux et les aveugles,
Et les boiteux s'en iront droit
Et les aveugles verront clair.

Tous ceux qui viendront
En bonne dévotion
Ici recevront
Une bénédiction.
2. L'abbé Randanne transcrit une autre tradition, également répandue autrefois dans la contrée, et rapportée dans un manuscrit des anciens missionnaires ; cette tradition assigne à la dévotion de Notre-Dame de Banelle une origine quelque peu différente et relativement plus moderne :
« L'un des ancêtres de M. le maréchal d'Effiat, qui était en même temps, seigneur d'Idogne, faisant transporter des pierres d'une ancienne maison de Templiers, située au-dessus de Lalliat, recommanda fort à ses gens de veiller à la conservation de l'une d'elles, sur laquelle était taillée d'un coté l'image de Notre-Seigneur et de l'autre celle de Notre-Dame de Pitié. Les bouviers, passant par la forêt de Banelle pour se rendre à Effiat, laissèrent tomber cette pierre. M. d'Effiat, qui les suivait, la trouva sur son chemin et la plaça respectueusement entre les deux branches d'un petit orme, planté à proximité. L'orme croissant, la pieuse image s'incrusta naturellement dans l'arbre et les bergers des environs commencèrent de venir faire leur prière à ses pieds. A quelque temps de là, une dame de grande considération, allant de Gannat aux eaux de Vichy, fut arrêtée dans le bois de Banelle par un ouragan. Elle aperçu l'image de Notre-Dame et lui adressa ses vœux. L'ouragan cessa, et les chevaux, qui jusque-là avaient refusé d'avancer, se remirent en marche. La dame arriva sans danger à Vichy et la dévotion à Notre-Dame de Banelle, accrue par ce prodige, alla désormais en augmentant. »
Il semble que cette légende doit se rapprocher davantage de la réalité, et que la première légende n'est qu'un commentaire populaire greffé sur le premier fait par des gens qui pouvaient ignorer les détails de la découverte de la Pieta dans la forêt de Banelle.
Les deux traditions d'ailleurs ne se contredisent pas autant qu'on pourrait le croire à première vue. Mais ce qui peut justifier une préférence pour la seconde, c'est sa supériorité sur la première par l'exactitude de certains détails qu'il est possible de contrôler. Ainsi, il est évident que la légende, rapportée par M. Boudant, est prise en défaut au moins en ce qui concerne l'objet même de la découverte merveilleuse. Car elle dit des bergers « qu'ils aperçurent à l'intersection des branches une magnifique statue de marbre représentant Notre-Dame de Pitié ». la tradition rapportée par M. Randanne dit plus exactement qu'il s'agissait d'une « pierre… sur laquelle étaient taillées, d'un côté l'image de Notre-Seigneur, et de l'autre, celle de Notre-Dame de Pitié ». Tous les documents qui décrivent, toutes les images qui représentent l'objet de la dévotion de Banelle, avant qu'il ne fût brisé par la Révolution, prouvent qu'il ne s'agissait d'une pierre ornée sur deux faces de bas-reliefs et non d'une statue de la Pieta.